Il court, il court si vite que son cœur va l’abandonner, le laisser seul face au désespoir. Non, non ! Pas encore ! Laisse-le ! Tu ne comprends pas, pas encore ! Il ne s’arrêtera pas sauf pour s’effondrer sur le sol et mourir. Jamais il ne cédera face à LUI. Vous ne comprenez pas, vous ne pouvez pas comprendre. Il est seul, il ne sait pas où il est, ses petites jambes ont du mal à le porter dans cet endroit mystérieux et si sombre comme si les morts l’appelaient.
« Ohayô gozaimasu, Yôkoso…. » : Le réveil retenti. Le blond se lève furieusement comme un diable sortant de sa boîte, sa respiration haletante, il transpire et son petit cœur bat la chamade. Encore ce rêve, toujours le même malgré le fait que rien ne semble pouvoir l’expliquer. Comprendra-t-il son sens un jour ? Doucement, il lève sa main et frôle sa joue come pour se convaincre que c’est bien lui dans ce petit lit de pensionnat, Ichiro poussa un petit soupir de soulagement et ferma lentement les paupières afin de se calmer. La radio tourne toujours avec sa voix répétitive et faussement joyeuse.
Soudain, le petit japonais sauta du matelas en étirant ses petits bras suivit d’un bâillement, ressemblant plus à un gazouillis qu’autre chose. Avec une motivation hors du commun, il se dirigea jusqu’aux douches mixtes, il n’y avait personne à cette heure-ci et décida de prendre tout son temps, malgré le fait qu’il commençait les cours assez tôt…hélas.
Après cette petite toilette, il revînt à sa chambre afin de se vêtir, il ouvrit la porte de son armoire bondée d’habits. Il tira sur un morceau de tissu : une robe noire, non pas aujourd’hui. Finalement, il céda pour un débardeur violet ainsi qu’un petit-short noir dévoilant ses frêles gambettes. Il passa deux guêtres, l’une noire l’autre violette avant de passer un petit chandail noir par-dessus son tee-shirt dont les manches semblaient bien trop grandes pour lui. Puis, Ichiro s’assit sur son lit, attrapa le miroir qui se trouvait dans sa petite table de chevet ainsi qu’une trousse de maquillage. Il traça le contour de ses yeux en amande avec du crayon noir avant de rajouter un peu d’ombre à paupières violette ainsi qu’un petit peu de gloss à la mure. Lorsqu’on est violet, c’est jusqu’au bout ! Ensuite, il s’occupa de ses cheveux, il les laissa à moitié relâchés avec une petite couette à l’arrière du crane. Il était paré après avoir sauté dans des ballerines noires.
Sans attendre il se rendit au lycée, à quelques mètres du portail, il entendit la sonnerie retentirent, provoquant un bruit d’enfer, il parvint à se faufiler dans l’entrebâillement au moment où le gardien la refermait.
« Jamais à l’heure…c’est pas possible ces élèves…après tant d’années…le respect… »
Ichiro n’avait jamais compris pourquoi le vieil homme radotait toujours autant et tout le matin. Bon, il était en retard, comme d’habitude mais il ne fit aucun effort pour se dépêcher bien au contraire, il commençait par les mathématiques à son plus grand malheur.
Enfin ! C’était terminé, le week-end, il adorait cela. Il soupira d’aise en sortant du lycée, seul. En effet, rares étaient les personnes qui aimaient parler où même trainer avec le petit Ichiro. Pourtant, il faisait tout pour plaire aux autres mais rien n’y faisait, soit…Il décida de rentrer dans sa chambre afin de piquer un petit somme avant de se rendre au Dark Moon, ce qu’il fit bien entendu.
Deux heures et demie plus tard le petit bonbon se réveilla et de nouveau se rendit dans les douches où il croisa une jeune fille qui s’enfuit littéralement à son arrivée. Pas pudique pour un sou, il prit son temps et revînt dans sa chambre afin de choisir une nouvelle tenue plus…adaptée aux conditions de son travail. Il attrapa une petite robe cette fois-ci violette. C’était sa journée de cette couleur aujourd’hui ! Il avait des moments comme cela…Il la revêtit, le bout de tissu recouvrait peu ses jambes, il passa un collant à résilles troué volontairement ici et là, se remaquilla, se recoiffa et hop. Il prit le taxi et se rendit au bordel.
Ichiro pénétra par la porte de derrière, un sourire habituel aux lèvres et salua le personnel chaleureusement. Il farfouilla dans son sac et dénicha une sucette à la fraise qu’il engloutit attendant qu’il soit demandé ou qu’un client débarque.