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 Mes nuits sont plus belles que vos jours [Libre]

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Asano Ishii

Asano Ishii


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MessageSujet: Mes nuits sont plus belles que vos jours [Libre]   Mes nuits sont plus belles que vos jours [Libre] Icon_minitimeVen 13 Juin - 23:47

Le réveil sonne, huit heures. Pas un frémissement, pas un souffle. Alors que la petite machine continue de cracher ses entrailles. Une main de pianiste sors de sous les couettes, tatônne, pour finalement s'enrouler autour de la mécanique. Une simple pression sur un bouton, et le vacarme laisse place à un silence assourdissant. Un soupir, venant de sous l'épais édredon blanc, au milieu de la pièce. Une tête aux cheveux en bataille finit par émerger. Asano gémit quelque chose d'inintelligible tout en repoussant l'édredon. Sur le matelas à même le sol qui lui sert de lit, le jeune nippon s'asseoit en tailleur en se forçant à garder les yeux ouverts. Le miroir qui lui fait face lui renvoi une image d'ahuri fini, ce qui lui arrache un sourire. Il tire la langue et fait la moue dans une mimique adorable. Il se traine ensuite lamentablement jusqu'à sa salle de bain et fait couler de l'eau gelée au robinet. Il hésite une seconde puis se plonge la tête sous le jet glacé. L'effet est immédiat. Il se retrouve le souffle coupé à tatonner pour retrouver le robinet. Une fois fait, il attrape à l'aveuglette une serviette et s'enroule la tête dedans en frictionnant vigoureusement. Il s'arréte une seconde pour se dévisager dans la glace.
Ses cheveux tombent en fine mèches sur son visage fin. La paleur de ses traîts, marqués par la fatigue, laisse ressortir sa petite bouche rose. Ses yeux noirs sont cernés, et la paillette translucide dans son oeil gauche lui donne des frissons de dégouts. Ces yeux de monstres...
Il recommence à frictionner les quelques mèches encore mouillées pour finalement sortir le séche-cheveux d'un placard de la salle de bain. Alors que l'instrument souffle un habituel vent chaud, une goutte d'eau malicieuse tombe d'une mèche sur son épaule, descend le long de son omoplate pour dévaler son torse et enfin s'échouer sur une cicatrice barrant son abdomen, juste au dessus du nombril. Le japonais regarde fixement la malheureuse tâche d'eau si aventureuse, avant de la balayer d'une pichenette. Il entreprend ensuite de se déshabiller tout en faisant couler l'eau de son bain. Ile se laisse glisser dans l'eau bouillonante avec délice et ferme les yeux. Le silence s'installe, seulement troublé par le clapotis de l'eau lorsqu'il dépose le savon sur son corps basané et le shampoing sur sa tignasse en bataille. Le temps semble s'arréter, ses gestes habituellement si fluides se déroulent avec lenteur.
Et l'infernale machine revient briser le calme fragile. Frustré, Asano se plonge la tête sous l'eau pour ne plus entendre la siréne qui fait trembler le petit réveil. À cours d'air, le jeune homme avale goulument de l'oxygéne et ressort de la baignoire en maudissant le mecanisme tordu qui ne se derégle pas une seule fois. Agacé par le bruit, il retourne dans la chambre en enroulant une serviette autour de sa taille et tappe le réveil qui se taît enfin. Une heure dans son bain. Il doit bien avouer que sans ça, il ne verrait pas le temps passer et resterait toute la journée à faire trempette. La vision de son corps entièrement ridé lui donne la nausée. Il se dirige enfin à l'opposé de la salle d'eau et pénétre dans une petite cuisine où il tire un tabouret et pose sur une petite table en bois des céréales et du lait. Il retourne ensuite dans la salle de bain en traversant la pièce principale qui lui sert de chambre. Remet le séche-cheveux en marche et se réchauffe avec.
Dix minutes plus tard, il tire une chemise blanche et un jean taille basse bleu qu'il enfile par dessus un boxer noir particulièrement moulant. Après un dernier coup d'oeil dans le miroir et quelques gestes professionnels pour remettre ses mèches à leur place, il s'installe devant son bol de céréales qu'il dévore comme un affamé. L'horloge indique neuf heures 25 minutes. Il est en retard, comme d'habitude. Mais pour rien au monde il ne se presserait le matin. Il traine des pieds jusqu'au matelas, se bat un peu avec la multitude de couettes, edredons etc, disposé en vrac dans la pièce. Et sous un pan de tissus ne méritant même pas le nom de loque, il finit par trouver son sac de cours. Oh, pas grand chose. A l'intérieur, il n'y a jamais rien d'autre qu'un paquet de feuilles, un stylo et une tenue de rechange. D'un geste désinvolte, il envoie valser son sac près de la porte. Comme ça au moins, il ne le recherchera plus. Ensuite, passage en revue de la multitude de vétements qu'il posséde. Il étudie minutieusement chaque t-shirt, chaque chemise, chaque jean. Il opte finalement pour une chemise noire dont le premier bouton n'atteint que le milieu de sa poitrine et un ample jean blanc. Il jette le tout dans son sac, attrape son blouson noir, ses clés et son mp3, puis sort tranquillement du petit trois pièces qu'il occupe depuis son retour en ville. Le sac jetté sur son épaule, il descend quatre à quatre l'escalier et se retrouve dans la rue. Les écouteurs glissés dans ses oreilles, il regarde l'heure au passage. Dix heures. Un sourire lui vole ses lèvres l'espace de quelques secondes. Quitte à arriver en retard, autant y aller carrément non? Le dernier Ishii décide de profiter de cette journée. Il ira en cours vers 14 heures, le temps de la pause déjeuner. Et à 16 heures, il se rendra au Black Suit. La musique qui résonne à ses oreilles vous dira surement quelque chose: No Happy Ending de Mika. Il fredonne cette chanson triste qu'il aime pourtant tellement. Les mains dans les poches, il commence à déambuler dans les rues, au hasard de ses pas, porté par une fin ''qui ne peut être gaie''.


Dernière édition par Asano Ishii le Sam 14 Juin - 13:24, édité 1 fois
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Tenshi Sato
Chibi Tenshii ?
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MessageSujet: Re: Mes nuits sont plus belles que vos jours [Libre]   Mes nuits sont plus belles que vos jours [Libre] Icon_minitimeSam 14 Juin - 20:21

    Chaque jour, chaque seconde tombe comme les grains de sables du sablier des temps. Lentement, la décadence de la vie vint anéantir les espoirs des anges. Petit à petit, doucement les mœurs de ces derniers disparaissent derrière des masques inexpressifs qui donnent au sens de la vie, une envie folle de se donner la mort. Paradoxalement, les anges sont - de mon point de vue - des créatures aux fonds bien funestes. C’est en quelque sorte, des êtres à part entière qui veulent changer les choses avec n’importe quel moyen. Peut-être devrions nous nous en méfier comme nous le faisons face aux corbeaux des bois… Au final, sont-ils réellement des êtres inoffensifs à qui nous pouvons confier nos vies aveuglément ?

    Je n’aimerai pas faire face à cette hypothèse même si elle est complètement plausible. Cependant, ces anges ne sont-ils pas, d’une certaine manière, un échappatoire face à cette vie tapisée de noir? On espère qu’ils nous surveillent jour et nuit pour qu’aucun malheur nous atteigne, ils nous entendent lorsqu’on pleure pour un passé sombre,… Ils sont là sans qu’on le sache. Mais, est-ce que ces anges sont-ils vraiment heureux d’être ce qu’ils sont? Je n’en sais rien. Je pense qu’au fond, ils ne l’ont pas choisi, comme on ne peut choisir la vie qui nous est destinée. Ils sont simplement des victimes du ciel qui pleure sans cesse depuis quelques jours.

    Un chant d’oiseau vint réveiller ce petit ange percé. Un simple sourire, mais un sourire quand même, illumina sa bouille endormie. La nuit avait été courte, comme toutes les autres malheureusement. Il était quelle heure? Se frottant les yeux, Tenshi sortit de son lit satiné pour regarder son réveil qui n’avait pas voulu se mettre en route. Le réveil affichait d’un rouge pétant Neuf heure pile. Il était en retard, et sérieusement en plus. D’habitude, il ne l’est pas. Mais les habitudes peuvent être brusquement déséquilibrées. Se levant en ronchonnant, Tenshi prit le temps d’écouter les oiseaux qui s’étaient posés derrière sa fenêtre. Chose presque débile, mais chaque petite chose apporte un tant soit peu de bonheur à notre adolescent.

    Ne sachant encore si son humeur d’ aujourd’hui serait bonne ou non, Tenshi prit une douche à la va vite sans prendre le temps de savourer l’instant présent. Son temps ? Dix minutes, pas plus. Pourquoi se perdre dans une douche alors que le temps nous appartient pas lorsqu’on est étudiant? Pourtant, cette adolescence doit être la période la plus belle de notre vie.. Mais dans cette ville, il n’y a que peu de chance qui soit belle.

    Vêtu d’un jeans noir se perdant sur des converses de la même couleur, Tenshi enfila une chemise pourpre dont les manches cachaient les mains bien fragiles du petit ange. N’étant pas adulte, Tenshi devait loger dans l’internat de son lycée, comme quoi il y avait des désavantages à être adolescent. Mais son envie d’ aujourd’hui n’était pas d’aller en cours, loin de là. Ce qu’il voulait c’était se promener, sortir , loin de ces murs puant l’ignorance. Mettant une cravate noire satinée, sans trop la serrée, Tenshi fit le tour de sa chambre vide de toute présence pour finir par sortir en silence.

    Pas un chat, ou plutôt pas un élève ne rôde dans les couloirs de l’internat. Et pour tout vous dire, c’était tant mieux. Connaissant les sorties par cœur, Tenshi se retrouva rapidement dehors d’un air las. Rien ne l’encombrait mise à part son appareil photo logé soigneusement dans sa poche arrière. Pourquoi se trimballer avec? Ce n’est pas parce qu’il aimait la photographie qu’il trouve tout de même plaisante, mais c’est pour immortaliser ce qu’il ne verra plus jamais.

    Déambulant les rues alors qu’il était dix heure tapante, Tenshi se surprit à fixer un aveugle assis sur un banc. C’est drôle de penser ça, mais Tenshi se trouvait heureux à cet instant là. C’est vrai… Pourquoi vouloir être malheureux quand on pense que les aveugles ne peuvent voir certaines merveilles du monde? Un fin sourire en coin fit soupirer le petit ange qui recommença sa marche, les mains dans les poches arrières. Ses mèches noires tombaient sur ses yeux encore endormis alors qu’il se retrouva dans une rue plutôt calme, comparée aux autres. Fermant les yeux, marchant à l’aveuglette, au son de la ville déjà en travail, Tenshi ne se rendit pas compte qu’il s’était arrêté à un carrefour. Ouvrant les yeux, Tenshi regarda les alentours, ou plutôt les personnes qui déambulaient sans savoir qu’il exite… lui aussi. Il se sentait.. seul au milieu de toute cette foule qui passe sans le voir. Soupirant, le jeune arrogant jura malgré tout pour ensuite tourné la tête. Sa réaction? Faire de gros yeux. Pourquoi? Comme tout jeune garçon travaillant la nuit, Tenshi avait vu quelqu'un d'étrange. Mais qu'est ce qui n'est pas étrange pour le jeune Tenshi? Levant un sourcil, Tenshi le regarda marcher tout en sifflotant une chanson plutôt "heureuse?".
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Asano Ishii

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MessageSujet: Re: Mes nuits sont plus belles que vos jours [Libre]   Mes nuits sont plus belles que vos jours [Libre] Icon_minitimeMar 17 Juin - 22:54

«Je me réveille le matin, trébuchant sur ma vie
Il ne peut y avoir d'amour sans sacrifices
Si quelque chose doit arriver, je crois que j'espérerais que tu ailles bien
Mmm un petit coin de paradis avec un petit coin d'enfer»


Il l'écoutait en boucle. Pourquoi ces paroles résonnaient-elles aussi fort en lui. Pourquoi cette chanson lui faisait-elle autant de bien, tout en le détruisant? C'était paradoxal, mais la stricte vérité. Il continuait de marcher au hasard de ses pas, le nez obstinément pointé vers le sol. Il n'y avait rien à voir, dans cette ville ou ailleurs, qui mérita qu'il s'y attarde. Le vent soufflait doucement dans ses cheveux, lui donnant l'illusion d'une main tendre qui caresserait son visage. Un soupir discret s'échappe de ses lèvres. Il relève la tête. Il ne va quand même pas se plaindre. Sa vie n'est pas si terrible après tout, et son job d'escort boy l'amuse assez pour qu'il y aille chaque jour. Insidieusement, une petite voix vient lui souffler que ça n'a pas toujours été comme ça. Il marche un peu plus vite, comme s'il pouvait fuir son passé de cette façon. Le soleil se répand en pluie de chaleur sur ses épaules frêles, coulant sur son cou. Finalement, feignant comme c'est plus permis, il s'asseoit sur le sol, le long d'une rue fréquentée. La façon dont les gens qui passe le dévisage le ferait presque rire. Pour le jeune escort boy, cette façon qu'on les gens de porter un jugement immédiat sur les gens, sur un simple coup d'oeil, est d'une aberration sans nom. Il ne manquerait plus qu'il se proméne avec un panneau ''au chômage'' et il serait bon pour la catégorie ''inutile''. Un soupir. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire de toute façon. Il n'avait jamais eu besoin des autres pour régler ses problémes, il n'allait pas commencer à faire attention à leur avis. Il leva les yeux sur la ville, passant outre les silhouettes humaines qui se pressait en tout sens. Bizarrement, il aimait bien cette ville. C'était surement le premier lieu où il se posait depuis... longtemps. Il avait l'impression d'être marqué au fer rouge. Son oeil le faisait souffrir, mais il savait que ce n'était que dans sa tête. Il supporta sans broncher la douleur insupportable que lui infligeait son cerveau. Il préfèrait ça à se mettre soudainement à rouler par terre en se tenant la tête pour s'arracher l'oeil. Surtout qu'après, on allait l'envoyer à l'hôpital et les médecins le prendraient pour un fou. N'empéche que ça faisait mal. Une larme roula malgré lui sur sa joue satinée, mélange de douleur et de colère. Il laissa la goutte salée s'approcher de la commissure de ses lèvres, tomber dans son cou. Les gens continuait de passer, sans un regard pour lui. Ou alors, des coups d'oeil méprisants. Il serra les poings et se reprit. Monta un peu plus le son de son mp3. Ferme les yeux. Enjoy The Ride, Morcheeba. Décidement, les chansons tristes s'enchainaient. Il lève les yeux sur un monde haut en couleur, tristement haut en couleur.
Alors que les passants continuaient de se presser, il aperçut un vieil homme, assis en face de lui, qui jouait de l'accordéon. Sans se lasser, alors que personne ne l'écoutait. Ça donnait d'ailleurs à réfléchir. Alors que l'homme prenait soin de ne faire aucune fausse note, les gens n'entendait même pas la douce musique. Asano ne prétendait pas que ces notes le touchait plus que les autres, ni même qu'il aimait ce que jouait le vieux. Mais il se pose tout de même la question: qu'est-ce qui peut bien faire tenir ce vieux, quand personne ne lui jette de pièce. Et quelle vie peut bien pousser un grand-père à finir ses jours dans l'ignorance totale? Peut-être quelque chose pas très loin de sa propre vie... Il soupire, fixe encore ce visage marqué par le temps, empli d'une tristesse et d'une fatigue comme il en a rarement vu. Est-ce qu'il donnera aussi cette impression, dans trente ans? Est-ce qu'il finira ses jours à jouer de l'accordéon dans les rues, devenu trop vieux pour plaire?
Il se rappelle. Quand il était petit. Il ne devait pas avoir plus de cinq ans, mais il a toujours eu une mémoire d'éléphant. Sa mère chantonnait devant la fenêtre, la main posé sur sa petite tête d'enfant. Et elle lui avait parlé de sa vie plus tard. Elle le voyait avocat, ou architecte. Elle le voyait comme il est maintenant, la dépravation en moins. Sa vie en moins. Arrogant, faible et fier. Tout est de sa faute à elle. Même la mort de Rei, même son nouveau statut d'escort boy. Il n'aurait pas pû tomber plus bas. Et tout ça parce qu'une chose sans âme avait remplacé le sourire de sa mère. Minute papillon.. Il n'avait pas rejeté en bloc tout lien avec son passé? Si on lui demandait, il était tombé du ciel un jour comme ça. Mais un jour d'orage. Et il s'y était fracassé les ailes. Les chansons douces qu'il entendait lui laissait voir des bribes d'images. Un visage souriant, un dessin de bébé, un corps nu près de lui. Et ces sensations qui lui manquaient. Des caresses sur la joue, des baisers sur le front...et dans le cou.
Et les gens continuaient de défiler, sans le voir. Son oeil le relança légérement, ses cicatrice le brulèrent. Il se retenait chaque jour autant qu'il pouvait de ne pas tomber soudainement au sol en se tordant de douleur, en se tenant l'oeil et le corps. Il avait la tête en vrille ces derniers temps, il avait besoin de se changer les idées. Et son travail ne l'aidait pas à s'oublier. Plutôt à se trouver d'une faiblesse ignoble, de se détruire encore plus. Et il reporte son attention vague sur les passants.

[ Gomeeeen pour le retard ToT]
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