Cette horrible odeur de fumée qui vous prend à la gorge, l'impression d'asphyxie qui en découle, et puis toutes ces flammes, cette chaleur étouffante et ces hurlements de douleurs ces cris d'agonie qui résonne dans toute la maison, déchirant, implorant et suppliant, Pandora aurait préférer devenir sourde plutôt que d'entendre ça, les crépitements du feu ne suffisent même pas à faire taire ces hurlements, c'est horrible à penser mais elle en était à un point où elle préférait que la source de ses gémissements finissent par mourir plutôt que d'entendre encore ses cris...
Même si la source en question était sa mère... Il n'y avait que durant son sommeil qu'elle pouvait voir, et c'était les images de cette nuit là qu'elle était condamnée à vivre et à revivre...
Elle se souvenait avec précision de tous les détails, jusqu'à ce que portait sa mère, et pourtant qu'est ce qu'elle aimerait oublier, cette odeur de chair brûlée, ces lamentations, et ce visage rongé par les flammes, tordu par la douleur.
Pandora ouvrit brutalement les yeux, se redressant vivement dans la baignoire qu'elle avait finit par considérer comme son lit, elle se leva et éteignit la chaîne Hifî, restée allumé durant son sommeil, à peine eut elle coupée le volume de l'appareil, que les bruits de la ville envahirent son appartement, voiture, coup de Klaxon violent, discussion, la belle finit par rallumer la radio, après avoir pousser un bref soupirs, elle ne supportait pas le matin, le monde semblait se réveiller, dans un tintamarre sans nom et tout le monde semblait vouloir y mettre du sien pour transforme la ville en une cohue sans nom.
Les rideaux étaient grand ouverts, et la lumière éclairait avec douceurs les lieux, de toute façon, cela ne changeait pas grand chose pour elle, lumière ou pas, elle n'y voyait rien alors.
Elle s'effondra sur le canapé, tentant tant bien que mal de chasser les images de ses tourments nocturnes. Pour oublier, elle se concentra sur l'odeur du bois vernis, elle se releva et attrapa avec précaution le violon poser dans son étui, rangé sur une table de son appartement.
Il n'y avait pas grand chose dans ce lieu, une table basse, un canapé, une meuble bien calé contre un mur, la pièce était vide de tout décoration... Il n'y avait juste quelques plantes qui parfumait doucement l'air, elle ne savait même pas à quoi ressemblait les fleurs, leurs couleurs, elle l'ignoraient, elle ne connaissaient d'elles que leurs texturèrent et une vague idée de leur apparence, si elle les avaient achetés à un vendeur lors de ces sorties nocturne c'était juste pour leurs odeurs délicates... Simplement pour ça... Son violon entre les mains, elle le caressa doucement du bout des doigts appréciant plus que jamais le contact du bois travaillé.
Mozart, son jeune chien, sortit enfin de la salle de bain et vient s'allonger au pied du canapé, ses deux yeux jaunes fixées sur la belle.
Te voilà enfin toi....
Elle caressa le dos de l'animal, elle aimait la sensation des poils doux et mi long de son ami... Oui ami, c'était d'ailleurs le seul, étant donnée qu'elle ne sortait que la nuit, il était difficile lier des contacts. Ses amies lui avaient tournée le dos, il faut dire qu'elle n'était plus très sociable, elle n'avait que peu appréciée le ton condescendant qu'elles employaient à l'hôpital, et puis leurs murmures, et leurs discussions à voix basses avaient finis pas l'exaspérer. Alors elle c'était retrouvée seule, dans sa chambre d'hôpital, plongée dans le noir constant, ressassant encore et encore cette nuit...
Calée dans un coin de mur, la tête posée sur les genoux et les mains sur les oreilles, elle faisait tout pour faire taire tous les bruits qu'elle entendait distinctement. C'était horrible tout ce vacarme sans fin...
Pandora chassa ses souvenirs désagréables d'un geste de la main. Elle avait mieux à faire que ressasser le passé.
Elle prit l'archer entre ses doigts et le fit glisser avec douceurs sur les cordes du violon tirant quelques notes mélodieuses à l'instrument... Et puis, comme à chaque fois, elle se perdit dans la musique, plus rien ne comptait, c'était sa drogue quotidienne, elle s'égarait parmi les notes, et retrouvait cette sensation qui la faisait ce sentir vivante... Les heures défilaient, sans qu'elle ne s'en soucis, il pouvait se passer n'importe quoi, elle ne s'en apercevrait même pas, elle était dans un monde à part, dans son monde, peupler de doux sons, de mélopées enivrantes et entraînantes... Sa musique la transportait ailleurs, loin de ce lieu sombre et angoissant qui était devenue son quotidien, l'obscurité ne l'effrayait même plus... Rien ne semblait pouvoir l'atteindre. Elle se sentait simplement vivre, elle était simplement bien.
Et puis la chute brutale, le retour violent à la réalité, la bulle qui l'entourait explosa et le choc douloureux, dès que l'archer cessa sa danse sur les cordes du violon, les bruits urbains lui explosèrent les oreilles, le noir constant qu'était devenue son quotidien l'oppressa de nouveau et lorsqu'elle reposa le violon dans son étui, elle faillit se laisser tomber sur le sol pour stopper ce brouhaha envahissant. C'était toujours comme ça, dès qu'elle quittait son univers, il lui fallait toujours quelques minutes pour se réhabituer à ce monde... Mozart monta sur le canapé et se cala contre sa maîtresse, un léger aboiement et Pandora posa sa main, sur sa tête, en le caressant doucement, heureusement qu'il était là. Sa présence suffisait.
Tu devrais pourtant y être habitué Mozart, ce n'est rien.
Elle se leva et reposa l'étui et l'instrument sur la table basse, chaque chose devait être à sa place, sinon elle ne s'y retrouvait pas. Elle prit à nouveau un verre d'eau et pris un rapide bain... Dans la deuxième baignoire... La musique était à fond et elle savoura pleinement le pseudo silence qui c'était installé... Enfin si la musique diffuser par à plein volume par la chaîne pouvait être qualifiée de silence... Une serviette comme seule vêtement, elle se dirigea vers sa chambre, elle n'y entrait que lorsqu'elle devait s'habiller... Et toujours avec difficultés. Là aussi tout était soigneusement rangée, elle attrapa un pantalon en lin noir, doux au toucher, c'était ce qui comptait avant tout pour la belle, un simple haut manche longue, lui laissant les épaules dénudées et une veste tout aussi sombre.
Elle para ses cheveux d'une ou deux clochettes, parce que le son qui en résultait lui permettait de se concentrer sur une bruit en particulier plutôt que sur une multitude de bruit.
On y va Mozart.
Elle enfila une paire de basket et ouvrit la porte, son chien se posta à ses cotés, elle ne prenait jamais de laisse avec lui, il restait accolée à elle de toute façon, du moins en général.
Elle descendit les marches, il y en avait 54, et elle les comptait à chaque fois qu'elle les prenait, cela évitait les mauvaises chutes, dès qu'elle eut claqué la porte de l'immeuble, elle se concentra sur le bruit de ses clochettes, et tenait à distance les bruits infâmes. Elle avait finit par prendre l'habitude de sortir la nuit, mais il fallait toujours un petit temps d'adaptation, elle pouvait presque trouver son appartement calme avec toute cette cohue dehors...
Les odeurs lui semblait agressives, ainsi en choisissait elle une au hasard et se concentrait uniquement sur celle ci...
Mozart était plutôt doué dans le rôle de guide, même si il n'était pas à l'origine un chien d'aveugle, et qu'il n'avait suivit aucun cours pour le devenir, il était plus doué, mais il restait un jeune chien, et même bien dressé il lui arrivait de céder à son instinct, il était vraiment impressionnant, il ressemblait à un loup avec son museau allongée, ses yeux jaune et son allure imposante. Il en dissuadait plus d'un de s'attaquer à la jeune femme, et à ses cotés, Pandora n'avait jamais eut de problème...
Elle finit par atterir dans le quartier Sud... Oh n'allez pas croire qu'elle venait ici en connaissance de cause, bien qu'elle savait parfaitement ce qui se passait ici, la belle n'était pas sourde, elle aimait venir dans le coin, parce qu'ici les odeurs étaient plus agréables que les autres... Tout était fait pour plaire, et les effluves de parfums étaient bien agréables, tout était si doux léger, si on se concentrait sur une odeur unique, elle devenait presque divine... Unique.
Et cela Pandora l'appréciait plus que jamais.
Mais voilà, Mozart céda à l'envie folle d'aller courir, et disparut rapidement, il reviendrait, il revenait toujours, mais ne plus avoir cette présence à ses cotés, ne plus le sentir près d'elle, la paniquait. Tous les bruits lui tombèrent dessus alors sans prévenir, les conversations, les rires faux qui se voulaient sensuels, les cris, la musique affolante... C'était intenable.
Mozart ! Mozart ! MOZART !!!
Sa voix se perdait dans les tumultes de la foule, elle se faisait bousculer de toute part, et ses contacts la répugnaient, le trop plein d'odeur l'étouffait. Elle se perdait, et même la noirceur dont elle avait pourtant l'habitude l'effrayait au plus haut point. Elle finit par être propulsée contre un mur... Douloureux contact. Elle glissa le long du mur, et porta la mains à ses oreilles.
Silence... Silence... TAISEZ-VOUS !!
Trop de bruit, trop d'odeur, trop de contact, trop de monde, et si peu d'attention...