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| |-*Dark melody*-| [Pv Tenshi] | |
| | Auteur | Message |
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Yuu Shiroyama
Nombre de messages : 17 Age : 22 ans Date d'inscription : 01/06/2008
| Sujet: |-*Dark melody*-| [Pv Tenshi] Mer 4 Juin - 16:04 | |
| La solitude…Une amie pesante qui ne vous lâche jamais. Au moindre petit accro que vous fait la vie elle revient au grand galop. Amie fidèle, elle vous écoutera toujours sans un mot, compréhensive à votre peine. Cependant, derrière ses apparences de confidente et amie fidèle, la solitude vous emmènera ses poisons d’amies: la mélancolie et la folie. Des amitiés dangereuses, au péril de votre santé physique et mentale. Au lieux d’apporter réconfort et présence silencieuse, la mélancolie et la folie vous pousse toujours plus dans votre mal être. Complet replis sur soi, refus d’oublier le passé, d’avancer, de tester de nouvelles choses, mutilation, prise de drogue, d’alcool, destruction progressive de sa santé, perte de poids alarmante, attirance pour la mort et bien d’autres choses toutes aussi dangereuses les unes que les autres mais…Si on prend le point de vue de quelque un qui possède ses trois amis, avouera-t-il qu’il veut changer, qu’il espère mieux ou encore qu’on son état est inquiétant? Non…Bien sûr que non. Au fond de lui il le sait et pour la plupart ils aiment ça. S’ils en sont arrivés à ce point c’est bien qu’ils ont cessés de se battre pour enfin voir la mort les prendre dans ses bras.
Bienvenue dans le monde de Yuu. Une monde où la mélancolie et la folie on rejoint au grand galop la solitude. A vrai dire, j’ignore si elles ne sont pas toutes les trois venues ensemble. C’est fort probable est compréhensible même vu les évènements. Le combat était perdu d’avance pour le jeune homme. Impossible de lutter contres elles. A la fois puissantes et attirantes, elles représentent les sept péchés capitaux pour une âme en peine. Bien qu’en les fréquentant son état s’aggrave, Yuu continue de les aimer au point de ne plus vouloir s’en séparer. Si vous vous risquez à lui demander pourquoi il ne veut pas changer, la seule réponse que vous aurez de sa part serra un long blanc significatif avant qu’il se lève pour vous abandonner. Chaque chose de la vie lui rappelle son bonheur passé et la disparition brutale et douloureuse de son frère. A un âge où il pouvait à peine comprendre les réelles attentes de ses parents à son égard, Yuu se vit retirer son frère.
Il n’y a rien de pire que forcer un enfant à devenir mature et pourtant…C’est bien ce qu’on avait demandé à Yuu qui n’avait que cinq ans à l’époque. Encaisser le meurtre de son frère et le suicide de son père dans la même journée…S’en était trop pour un enfant de son âge. Qui parviendrait à un tel exploit? Pourtant Yuu était arrivé! Il était devenu l’être froid, mélancolique, asocial et antipathique que tout le monde voyait. Une carapace bien forgée pour cacher un cœur meurtrie par les dégâts de la bêtise humaine, une âme déchirée d’un enfant abandonné à l’âge où il avait le plus besoin d’une famille unie. Comment résister à la tentation de sombrer dans sa peine après cela? Jamais il n’avait cherché à résister. Ce qui au départ donnait un enfant et un pré - ado solitaire finit par se transformer en véritable adolescent populaire et jugé de « cool » pour son attitude décalé, sa solitude et son apparence qui attirait. Maquillage noir, coupe faite maison, accessoires et constamment avec la guitare de son frère sur le dos.
Ce que l’hypocrisie de groupe peut paraître amusante quand on n’est pas leur cible…En fin de compte, ce n’est rien de plus que de la solitude. Comme si de tels imbéciles pouvaient s’intéresser à autre chose que le physique. Ces pauvres fils à papa sans aucune initiative ni quelconque goût pour quoi que ce soit. Ils se contentaient bêtement de suivre les tendances sans se poser de questions alors bien évidement dès que quelque un sortait un peu du commun et brisait leur routine ils étaient irrémédiablement attirés vers lui…C’était bien comme ça que Yuu avait suscité l’intérêt de tout son lycée, devenant très vite le favoris des demoiselles et même de certains garçons…Il en avait eu des opportunités de passer du bon temps mais pour lui ça se résumait à oublier quelques secondes sa peine pour mieux sombrer à nouveaux. Baises, drogue, alcool et mutilation…Voilà sa vie de lycéen et sa vie actuelle. Comme quoi rien n’avait évolué entre temps.
A vingt deux ans Yuu restait cet être emprunt de mélancolie, au regard froid, à l’attitude distante et aux paroles blessantes qui passe la moitié de son temps à se droguer, boire ou jouer de la guitare quand il n’est pas à vendre son corps. Plutôt pitoyable pour un début de vie, pour une renaissance après la crise de l’adolescence…C’était presque pathétique. Il était enfin un adulte avec ses propres responsabilités et rien n’avait changé. Il était toujours aussi seul, toujours aussi triste…En fin de compte les miracles n’existaient pas alors il continuait, encore et encore son train train quotidien jusqu’à ce qu’un beau jour on vienne le chercher. Les gens avaient beau lui tendre la main pour l’aider à se relever de son état pitoyable mais jamais Yuu ne la saisissait. Il préférait rester à terre. Au point où il en était il ne pouvait pas tomber plus bas…C’était ça qui le réconfortait un tant soit peu. Si on peut appeler ça du réconfort.
Comme chaque jour, Yuu s’était levé avant que le soleil inonde la ville de sa lumière enchanteresse. Sa belle carcasse vide et maigrichonne s’était traînée jusqu’au toit: point où il pouvait pleinement admirer les couleurs que répandait la boulle lumineuse sur Tokyo. Nuances de rouge, d’ocre, de jaune et parfois de rose. Il n’y avait que ce spectacle capable d’apaiser un tant soit peu son mal qui revenait quelques instants plus tard. Jour après jour se lever pour assister à ce spectacle et puis rester jusqu’au couché du soleil avait beau être une routine, Yuu l’aimait plus que tout. Les yeux levé vers le ciel, un vide complet se faisait dans son esprit. Il n’y avait plus de place pour rien à part une contemplation silencieuse du ciel…Rien ne pouvait égaler en beauté ce spectacle qui une fois terminé ramenait brutalement le guitariste à la réalité. Il savait qu’une fois le soleil couché, il devrait rentrer chez lui pour revêtir une de ses multiples combinaison de cuir qui plaisait tant, se maquiller et filer au « Candy world » pour vendre son corps.
Prostitué la nuit et professeur de musique le jour. Désespérant et pitoyable mais il devait bien vivre. Peut importe s’il croisait les jeunes bossant avec lui, Yuu ne les remarquait même pas. Il ne travaillait pas pour le plaisir, endurer et se taire était une des seules choses qu’il savait faire après jouer de la musique. Le boulot de prof était bien trop maigrement payé. Il avait à acheter chaque jour sa dose de came, d’alcool et de tabac, s’en compter tous les autres frais qu’il pouvait avoir…La vie était bien chère pour ce qu’il en faisait mais il n’avait pas le choix alors tant pis. Oui il se prostituait et alors?! Nombre de ses élèves était dans le même cas. Il savait simplement de nom qu’ils bossaient avec lui mais ne faisait jamais attention à leur visage. Qu’importe! Se faire des amis ou même discuter avec ses « collègues » n’avait aucun intérêt pour Yuu. Il restait dans sa petite chambre, attaché à son lit, attendant que ses clients se précèdent. C’était l’unique chose qu’il avait à faire.
Assit sur l’escalier de secours du dernier étage du lycée, Yuu avait laissé la porte ouverte, donnant sur sa salle de classe. L’établissement était depuis longtemps désert de toute âme qui vive. Seul le son de sa guitare résonnait dans les couloirs. Sa belle Aoi sur les genoux, l’ampli dans son dos, tourné vers la salle de classe, Yeu était adossait et laissait ses doigts courir sur les cordes métalliques. Les mélodies étaient toutes plus déchirantes les unes que les autres. Ne dit on pas que la guitare doit parler pour son propriétaire? C’était bien ce qui se passait dans son cas. Jamais une guitare n’avait aussi bien réussit à transmettre les émotions de Yuu. Peine, souffrance, solitude, désir de mort…Des choses aussi lourdes et importantes que ça se lisait avec une facilité déconcertante dans les morceaux que composait le guitariste brun. Les yeux levé vers le ciel qui commençait à rougir sous la descente du soleil, il ne s’arrêtait pas de jouer. Son rituel journalier continuait. La journée avait été dure pour lui et était loin d’être terminée alors autant tout évacuer maintenant…Quand personne ne pouvait l’entendre ni le voir. Mais…Même dans ces instants là, Yuu était incapable de complètement se laisser aller. Il aurait aimé pleurer, hurler sa peine, implorer le ciel de lui rendre son frère, de lui rendre ses années perdues, de lui faire retrouver joie et espoir, de lui montrer ce qu’était vivre mais…Seule sa guitare semblait apte à de telles supplications. Pas même une larme ne coulait sur son doux visage pourtant si triste. Ses yeux fixaient avec la même absence la descente du soleil, donnant à son visage une expression de profonde peine et solitude qui trahissait le masque qu’il s’efforçait de porter jour après jour. | |
| | | Tenshi Sato Chibi Tenshii ?
Nombre de messages : 26 Age : 33 Age : 17 ans Date d'inscription : 01/06/2008
| Sujet: Re: |-*Dark melody*-| [Pv Tenshi] Mer 4 Juin - 19:09 | |
| Le bonheur… Quel bonheur? En réalité, dans l’inverse de votre pensée, le bonheur n’a pas toujours été absent dans sa pauvre vie monotone. Ce sentiment de plénitude totale, envoûté par les sourires des gens, Tenshi l’avait ressenti avant que cela ne change à son grand désespoir. Il en a encore le goût au fond de sa bouche, comme une sucette qu’on mange pendant des heures sans jamais sans lasser. C’était bien ça le bonheur, un goût sucré dont on ne sait s’en passer, littéralement envoûté par son parfum de fruit rouge venu du fond d’un bois mystique. Ce goût, lui manque terriblement mais en réalité, il en fait abstraction depuis des années. Pourquoi revenir sur les traces du passé alors qu’au final, le présent suffit amplement à vous torturer pendant que vous dormez ?
Ainsi, Tenshi en avait, humm … marre? Ce n’est pas vraiment le terme qui convient, mais au fond, je ne sais comment il peut être en sachant que personne, ni même lui, l’aime. Toute façon, à quoi bon d’être aimé alors qu’en fait, tout n’est que mensonge, hypocrisie et autres défauts que même le nom vous fait vomir jusqu’à vous arracher les cheveux pour vous aider. Le bonheur n’a donc plus aucune valeur quand tout est devenu terme au point de vous rendre aveugle pour ne plus voir la triste vérité. Seul le ressentir est encore tendre au cœur, mais violent au toucher. En effet, les cicatrices de ce sentiment sont encore légèrement ouvertes et sont à la limite du saignement.
Chaque soir, les souvenirs du passés reviennent hanter ce jeune homme qui ne s’est pas encore complètement trouvé. Ils le harcèlent sans cesse, à croire que le destin que Tenshi a choisi n’est pas le bon, mais l’est seulement en sa faveur. Alors… Doit-il renier tout ce qu’il a fait, tout ce qu’il a enduré pendant ces nombreuses années pour simplement quoi? Revenir au point de départ? Hors de question! Plus jamais il ne se fera taper de la sorte, plus jamais il ne sera enfermé pour être humilié. Plus jamais plus…
Vide de ce sentiment devenu éphémère, Tenshi s’était lié d’amitié avec cet autre sentiment dévastateur: la solitude. L’isolement n’est bon pour personne, à ce qu’il paraît. Mais chez Tenshi, la solitude avait fait des merveilles. Ses larmes étaient devenues transparentes, invisibles aux yeux de tous, ses sourires étaient devenus absents pendant les jours de pluie, son manque d’affection ne lui faisait plus mal… Voilà à quoi cela servait, la solitude, à effacer toute trace de vie qu’on garde. Est-ce que c’est mal de se cacher pour mieux vivre? Pour s’enfuir de tous? De cette vie insensible à nos cris? Pour Tenshi, c’était une des seules solutions encore faisable…
Comme tous les matins, Tenshi se réveilla en grognant contre son réveil. Pourquoi les matins étaient toujours aussi dur? Parce que c’est ainsi que vient la journée après la nuit des cauchemars. Pestant contre tous les bruits existants dans sa chambre, Tenshi se leva difficilement. Tel un zombie en proie de récolte de cerveau, le petit ange mit un boxer et tangua dans la chambre, les yeux fermés. Pas besoin de s’abîmer les yeux en allumant les lumières maintenant, le lever du soleil lui faisait déjà bien mal ainsi. Baillant à s’en faire péter la mâchoire, il alla vers sa penderie au fond près de son piano vierge car en effet il n’en jouait que très peu, pour ne pas dire jamais.
A l’aveuglette, mais pas totalement, Tenshi prit un jean noir délavé au niveau des fesses, troué à certains endroit afin de laisser les autres contempler sa peau maltraitée. Avec le peu de chance qu’il avait, Tenshi mit difficilement son pantalon avant de replonger dans la penderie et en sortir un débardeur épinglé aux manches longues noires qui finissent sur des mitaines rouges. Une fois, à moitié habillé, le dormeur éveillé tourna en rond en cherchant des chaussettes rayées qui furent littéralement arrachées d’un tiroir.
Ce fut 20 longues minutes plus tard, que le petit ange râleur se retrouva sur le chemin du lycée. Pourquoi y aller alors qu’il n’y faisait rien? Pour le changement d’air, sûrement. C’était toujours mieux ça que d’entre les parents crier sans cesse pour un oui ou pour un non. Enfin soit.. Mettant ses écouteurs, Tenshi se baladait l’air pensif tout vêtu de noir et de rouge. Des converses noirs aux lacets têtes de morts, une veste en cuire légèrement trop large, et pour finir, des piercings un peu partout en ayant toujours cette attitude de délinquant au passé perdu, Tenshi les portaient à merveille. Ecoutant un morceau qui semblerait « coincé » au yeux des autres adolescents, ce privilégié du mordillement de lèvre inférieure préférait écouter un morceau tel que « Sarabande » de Handel remixé qu’une vieille reprise qui n’en vaut pas un clou.
Quel était cet attrait pour la musique? Pourquoi se sentait-il aussi proche d’elle alors qu’il n’a pu en apprendre les secrets par l’intermédiaire d’un instrument? Au fond de sa mémoire, Tenshi se rappelait de sa mère en train de jouer une de ses compositions au piano, lors d’une soirée de gala. Les yeux pleins d’admiration, le petit garçon avait regardé le spectacle en ayant le cœur battant. Cette façon de s’exprimer lui allait tellement bien, mais ne lui était pas accessible. Sa mère n’avait pas envie de lui apprendre lorsqu’il commença à devenir Ijime, ou bien même lorsqu’il se rebella aux yeux de tous…
La journée avait passé trop… trop lentement pour l’ange au cœur déchiré. La popularité n’était pas grande, mes les emmerdes étaient importantes. Après avoir affronté un groupe d’ intello ou encore insulter verbalement un autre professeur, Tenshi s’était pris d’amitié avec les heures de colles. Tant pis! Cela lui donnait plus de temps pour rester en dehors de la maison familiale.
Il était tard, plus personne errait dans les couloirs, comme si la nuit avait demandé elle-même le silence de cet établissement. Sortant de la salle de colle où, le soi-disant professeur qui devait le surveillé, était parti pour manger chez lui. Mais en étant toujours aussi calme, Tenshi n’avait rien dit, où plutôt n’avait pas essayer de lui dire quelque chose. Traînant son sac en bandoulière comme un objet inutile, le jeune délinquant marchait d’un couloir à l’autre comme pour y découvrir des secrets cachés.
Au moment où il allait mettre ses écouteurs, une mélodie massacrante jouait de sa danse dans les courants d’air. Curieux d’une telle émotion dans quelques sourdes notes, Tenshi leva un sourcil en direction de l’escalier principale qui mène aux autres étages. D’une marche lourde, silencieuse, le petit ange monta les marches en fermant les yeux pour mieux apprécier cette mélodie noire qui réveillait en lui une admiration soudaine pour l’isolement. Peu de gens faisaient passé leurs émotions à travers la musique, ou du moins, y arrivaient. Ainsi, ce fut avec cette envie de connaître la source d’une telle partition brûlée que Tenshi chercha d’un pas lent la provenance de cette dernière.
Ce fut une petite surprise pour Tenshi d’apercevoir la source de tels appels mélodieux qui s’entendaient de plus en plus. Mais, c’était déjà la fin des cours, enfin pas pour tous ?! Tenshi ne se souciait pas de la personne qui jouait, mais plutôt de cette mélodie qui ressemble à ces appels que personne ne veut entendre. Comme quoi, la parole est présente sous toutes ses formes. Ainsi, Tenshi fourra ses mains dans ses poches d‘un air pensif. Ce qu’on lisait dans les yeux du petit ange? Une peine profonde liée à l’admiration de cette expression plaintive que dégageait cet homme. Peu importe l’origine, Tenshi n’était pas apte à parler pour démarrer une conversation qui finirait bien vite. Tenshi soupira en écoutant les notes dansantes, encore et encore jusqu’à que son cerveau puisse comprendre leur rythme. Ne voulant que ça s’arrête maintenant, dans le plus grand silence, Tenshi s’ assit sur un banc du fond craignant que la tristesse d’une telle chanson puisse l’atteindre, comme la fait cette solitude permanente que dégageaient ces murs.
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| | | Yuu Shiroyama
Nombre de messages : 17 Age : 22 ans Date d'inscription : 01/06/2008
| Sujet: Re: |-*Dark melody*-| [Pv Tenshi] Jeu 5 Juin - 12:31 | |
| Pourquoi sourire quand la seule chose qu’on désire plus que tout c’est pleurer? Pourquoi se cacher éternellement derrière des « oui » et une bonne humeur fictive alors que notre cœur se déchire à chaque battements, à chaque mensonge que nous nous forçons à dire pour mieux cacher notre peine? Pourquoi constamment fuir la réalité pour mieux se blesser? Pourquoi s’inventer une vie et se retrouver à pleurer la nuit jusqu’à épuisement? A quoi bon?! Pourquoi toute cette peur? Pourquoi toute cette crainte que finalement les gens découvrent qu’on est faible, qu’on est comme eux, qu’on peut pleurer, être blessé, se sentir seul, avoir mal pour telle ou telle raison? Pourquoi souffrir deux fois plus quand on peut tout balancer? Pourquoi? Une des réponses les plus plausibles serrait la fierté. Quand verra-t-on un homme avec une fierté démesurée se mettre à pleurer à chaude larmes et balancer tout se qu’il a sur le cœur? Un tel évènement relèverait du miracle et serrait à mettre dans l’histoire. Non…C’est une chose très rare voir même impossible alors espérer ça de quelque un comme Yuu, ce serrait se foutre du monde. Déjà qu’il ne se permettait même pas de pleurer une fois seul alors lui demander ça, c’est un rejet catégorique que vous aurez, ni plus ni moins. A quoi s’attendre d’autre de sa part de toute façon? La seule chose dont il est capable c’est remballer quand il se sent menacé.
Impossible de s’ouvrir aux autres quand on est constamment caché sous sa coquille. Comment connaître le bonheur dans une situation pareille? C’est illogique mais Yuu le sait et continue tout de même. Il a beau souffrir, son cœur a beau chaque jour hurler et il a beau faire pleurer sa guitare à sa place, rien n’y fait. Lui a qui on a enlevé le bonheur il y a bien des années de ça, qui n’avait eut qu’un bref aperçut du bonheur que la vie pouvait apporter, on le lui avait arraché. Comme une sucrerie que l’on retire avec cruauté de la bouche d’un enfant une fois qu’il y a bien goûté. En oublier le goût est impossible et l’avoir à nouveau de même. Que faire alors? Vivre dans le souvenir? Trop insupportable…Vivre dans l’espoir d’y goûter à nouveau? Utopique…Yuu doit tout simplement se contenter de vivre seul avec sa peine, seul avec ses souvenirs, seul avec son avenir plus que flou et triste. Seul, toujours seul avec sa simple guitare pour cracher sa peine au monde qui, dans tous les cas ne comprend pas ses appels de détresse.
Exprimer ses sentiments tout comme faire semblant n’est pas le fort du brun. De nature observatrice, il a toujours eut l’occasion de contempler les jeunes hommes et jeunes femmes dans la même détresse que lui. Blessés de la même plaie qui vous ronge l’âme jour après jour pour ne laisser qu’un semblant de vie dans votre carcasse vide, il admirait avec sincérité combien ils étaient forts. Ces êtres là avaient eut le courage de mettre sur leur visage à la mélancolie apparente de larges sourires que lui était incapable de créer. Tout était faux, leur « oui », leurs sourires, leurs rires, leur soit disante bonne humeur et joie de rire mais Yuu savait très bien qu’un fois seul, à l’abris des regards et des oreilles indiscrètes, ils se mettaient tous à pleurer. Ses larmes qui viennent d’un cœur déchiré, rongé par la solitude et envahit par un mensonge de plus en plus pesant. Les secrets ne sont jamais bons à garder. Ils finissent toujours par vous bouffer, envahissent votre conscience et nous vous laissent aucun répit comme un virus à l’affût de la personne la plus faible pour venir la contaminer.
« Heureusement », il n’avait pas eut cette force. Yuu était passé d’enfant heureux, sociable, doux et attentionné à un garçon froid, arrogant, antipathique et solitaire. Plus personne ne pouvait l’approcher sans se retrouvé inondé d’insultes toutes aussi blessantes les unes que les autres. Impossible également de lui adresser la parole gentiment sans se faire ignorer en beauté. Tous ces soit disant faux culs qui voulaient l’aider à se sentir mieux pour faire leur bonne action du jour recevaient toujours autant de mépris de sa part. Une haine incontrôlable qui touchait tout le monde sans exception. Pourquoi en faire? Pour lui tout le monde était pareil. Ils étaient tous de sacrées pourritures avec qui il ne voulait pas perdre de temps. Mieux vaut être seul que mal accompagné pas vrai? Yuu avait prit cette phrase à la lettre et errait constamment seul. Pourquoi vouloir apaiser sa peine?! Sa guitare le faisait déjà pour lui et s’était amplement suffisant à son goût.
Les larmes qui jadis coulaient par flots interminables et secouaient son corps de violents sanglots incontrôlables avaient été remplacées au fil des années par des notes. Des blanches, des noires, des crochets, des bémols et des dièses. Toute une gamme qui pour certaines n’étaient que de la musique mais qui pour Yuu signifiaient bien plus. Au tout début, le papier comportait de multiples tâches de larmes se mêlant aux notes et puis, encore une fois, avec le temps, les partitions demeuraient nettes. Plus aucune larmes clandestines n’était venue s’y écraser avec peine et lourdeur. Une netteté qui en disait long sur l’état du guitariste car avec les années, ce qui était des partitions digne de débutant ou encore maladroites et avec des ratures, s’était transformé en chef d’œuvre. En suite époustouflante de crochets et de notes sans aucune bavure, démontrant la dextérité et l’expérience acquise par Yuu. Il fallait bien après tout, c’était devenu sa façon à lui de pleurer et libérer un instant son cœur du lourd fardeau qu’il portait. Quand certains continuaient de pleurer dans les toilettes, la tête enfouie dans leur oreiller ou autre, lui jouait, assit sur le toit du lycée, sur l’escalier de secours ou encore dans un parc avec pour seul public le couché de soleil ou les étoiles. Un public silencieux, sans questions ni réclamations, qui écoute et ne peut qu’admirer. Pas d’applaudissements pour Yuu mais après tout, il n’en voulait pas. Le brun n’avait jamais écrit pour être acclamé d’un public quelconque. Toutes ses compos, y comprit dans son ancien groupe, étaient venue du cœur, elles étaient ses complaintes auxquels on ajoutait une voix, une basse, une batterie et une autre guitare pour en faire une chanson.
Pleurs invisibles, cris stridents, peine étouffante et pesante, un visage emprunt de mélancolie touchante, le regard perdu dans le vague, timidement humidifié, une envie d’hurler avec sa guitare pour finir par éclater en sanglots et tout faire sortir. Se défouler, hurler, frapper, casser, déchirer, tant pis si on se blesse ou pas…Au point où on en est ça n’a plus aucune importance. Faire sortir cet énervement pesant, partager sa peine de force, envoyer boulet tous les parasites qui viennent nous narguer de leur bonheur à deux balles qui nous rend fou. Montrer que nous aussi on peut souffrir, que nous aussi on est humain malgré ce qu’on montre. Les gens s’arrêtent-ils vraiment aux apparences, à ce qu’on veut bien leur faire croire? Bande de cons! Sont-ils si aveuglés par leur propre petit bonheur éphémères qu’ils en oublis les autres, sont-ils si égoïstes? Comment faire confiance à de tels individus qui ne font rien de mieux que se regarder le nombril en jugeant bon de le partager avec tout le monde. Mais qu’est-ce qu’on s’en fout! Voilà tout ce qu’avait envie d’hurler Yuu mais qui, on ne sait pourquoi ni comment depuis tant d’années, se retenait et continuer de laisser parler sa guitare à sa place. C’était tellement plus « chic », tellement plus civilisé de sa part que d’aller une bonne fois pour toute leur balancer toute la vérité en face.
Oui il se foutait du bonheur des autres, oui lui aussi ne s’intéressait qu’à sa propre personne mais en fin de compte, ils l’avaient cherché. Si dès le début, au lieux de se comporter en égoïste pures et dures qui vous inonde de mièvrerie quand ils savent pertinemment que vous souffrez, ils s’étaient montrés compréhensifs, qu’ils lui auraient fichus la paix avec tout ça pour le laisser tranquille, Yuu n’en serrait pas venus à haïr tout être humain que cette terre peut porter. Comment faire confiance après ça? Comment accepter qu’il puisse y avoir des personnes si égoïstes quand la seule chose que vous demandez c’est qu’on vous laisse? Pourquoi ne comprennent ils pas ça? Pourtant il faisait tout son possible pour clairement le montrer: rester seul dans son coin, rejeter, insulter et ignorer quiconque voulait l’aider ou simplement être avec lui. Pourquoi ne tout simplement pas accepter sa solitude? Évidement ça lui rongeait le cœur et l’esprit et le vidait toujours plus chaque jour d’un espoir quelconque d’avenir mais tant pis, il l’avait choisit.
Qu’on ne respecte pas ses choix ou ses sentiments, Yuu en avait l’habitude maintenant. Il arrêtait de s’énerver pour un rien, de hurler et balancer tout son poison verbal sur le premier venu. Tout ça ne servait à rien quand il voyait combien les êtres humains peuvent êtres cons et têtus. La seule chose qu’il faisait alors était tout simplement de faire comme si de rien n’était, accepter en silence bien que cela l’ennuis fortement. Y avait il une autre solution? Non, pas à ses yeux. On ne peut pas dire que Yuu avait tout essayer mais ce qu’il avait tester ne marchait pas alors autant rester de ce calme plat qui refroidissait tout de suite. Au moins ça avait le don pour qu’ils se sentent de trop et complètement inutiles dans la situation, ce qui était vraiment le cas. Jamais quelque un n’avait sa place aux côtés de Yuu.
Pouvoir comprendre et apprécier sa musique ne relevait pas de l’exploit mais tout simplement d’une ouverture d’esprit ou bien du même sentiment de peine. Peut nombreux étaient ceux qui s’asseyaient sans un mot pendant qu’il jouait pour ne pas le déranger. Ils étaient également rare à venir vers la source de cette musique presque fantomatique. D’ordinaire, les élèves restant dans l’établissement fuyaient les mélodies plaintives. Elles n’avaient rien de bien rassurantes avec leurs vrilles endiablées et les cris stridents qu’elles accueillaient à bras ouverts entre les notes toutes arrachées d’une force incroyable à la guitare. Chaque son que produisait l’instrument semblait venir d’entre les lèvres du guitariste, comme si c’était son cœur qui dirigeait la guitare et non ses doigts. Donner du pouvoir à instrument rien qu’en jouant avec son cœur plutôt que sa tête et ses doigts était une chose rare et tout à fait remarquable. Il fallait bien des années et surtout une harmonie avec l’instrument qui faisait tout la différence.
Le secret de Yuu c’était qu’à ses yeux, Aoi était bien plus qu’une belle guitare noire. Elle était l’âme de son frère, elle symbolisait tous les moments qu’ils avaient passés l’un avec l’autre, ses sourires, ses rires, sa chaleur, la douceur de son regard et de ses bras et sa bonté. Bien plus qu’une guitare c’était son passé, son bonheur envolé, arraché par un ami jaloux qui s’était donné la mort. Vous ne trouvez pas cela injuste?! Depuis quand la jalousie peut pousser un homme à de tels actes?! Malheureusement depuis bien longtemps et ça n’était pas prêt de s’arrêter là…Lui ne risquait plus d’être à nouveau toucher par la stupidité des sentiments humains. Il s’éloignait de toute forme d’attachement ou de sympathie alors il n’était plus exposé au danger. L’amour, l’amitié, le bonheur et ces autres petites choses n’étaient rien de plus qu’une violente maladie destructrice pour Yuu. Une forme de sida ou de cancer dont on en ressort forcément détruit ou complètement anéantit si ce n’est pas mort. Plutôt gaie comme vision n’est-ce pas?
Les cris stridents de la guitare noire contre laquelle le ciel orangé se reflétait continuaient de se faire entendre dans l’établissement et envahissait la salle de classe. Emplit de toutes ses émotions qui vous secoue le corps comme dans une montagne russe, même Yuu en avait des frissons. Il était toujours prit de tremblements et avait la chaire de poule à chaque note qu’il extirpait d’Aoi. Chaque mélodie était différente de la précédente, témoignant d’une blessure différente, d’une peine toujours plus pénible et blessante que la précédente. L’ambiance pesante se figea enfin quand la guitare ne laissa plus qu’un long bourdonnement planer dans la salle. Le regard rivé sur le ciel, Yuu s’était stoppé dans son élan pour contempler en silence le soleil qui commençait enfin sa réelle descente. Disparaissant doucement à l’horizon, il répandait dans le ciel une nuance de couleurs à vous en couper le souffle. La douleur exprimée par la guitare laissait place à un émouvant spectacle qui ne pouvait être perturbé par les cris perçant du cœur meurtrit de Yuu. Impossible de perturber et troubler son habituel spectacle toujours différent de la soirée précédente. C’était ça qu’il aimait comme chaque mélodie qu’il créait ou quand il en rejouait une autre. Il n’y avait pas de place pour l’ennui et la répétition.
Bien cinq minutes plus tard, quand le soleil disparut entièrement à l’horizon, ne laissant plus ses rayons filtrer à travers les façades transparentes des buildings de verres, Yuu poussa un long et audible soupir, signe de la lassitude qui l’envahissait à nouveau. La disparition de la boule lumineuse signifiait toujours une soirée de soumission des plus désagréables. Un enfer qu’il se forçait à vivre pour pouvoir s’injecter dans les veines son remontant à lui. Le sourd bourdonnement devenu comme une partie de la pièce cessa enfin, laissant un véritable silence plomb dans la salle quand Yuu retira lentement le cordon de sa guitare. Chaque gestes qu’il faisait semblait être un effort pénible et dont il se passerait bien. En effet, il aurait aimé se contenter de rester là à contempler les étoiles apparaître doucement dans le ciel et ce pour le restant de sa vie. Malheureusement les choses n’étaient jamais comme on voulait qu’elles soient, il y avait toujours une contrainte qui nous obligeait à faire ceci ou cela bien que l’envie n’y était pas du tout.
Dans un nouveau soupir bien audible, Yuu se leva, la guitare suspendue au niveau de sa taille grâce à la lanière qui résidait sur son épaule. S’étirant de tout son long tel un félin, il n’avait même pas sentit la présence de son spectateur silencieux. Ce ne fut que quand il se tourna à moitié que son visage exprimant sa lassitude et une mélancolie certaine qu’il se figea net. En un éclair, les sentiments qu’on lisait sur le visage à demi éclairé des douces lumières du crépuscule redevint celui que tout le monde connaissait: froid, méprisant et arrogant. Depuis quand était il là?! Pourquoi n’avait il pas sentit sa présence plus tôt?! Yuu détestait qu’on puisse l’entendre jouer et lui avoir montré l’espace d’un instant son véritable visage était pire que tout. Son regard à la limite du mépris et de la profonde colère se détachèrent enfin du jeune homme pour venir se poser sur l’ampli juste à côté de lui qu’il saisit par la poignet. Tout en le ramenant avec ceux qui résidait vers le devant de la classe, il lâcha sur son éternel ton froid.
« Je ne donne pas de cours particuliers…Tu n’as donc aucune raison d’être là. » | |
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