délicieuse soirée T_T ( mon shu <3 )

Depuis combien de temps il marchait comme cela, les mains dans les poches, le regard perdu? Yusuke n’en avait aucune idée, et pour tout avouer, cela ne le préoccupait pas. Il savait simplement que le couvre feu du lycée ne retentirait pas avant un moment. Alors il en profitait pour prendre l’air… enfin façon de parler. Le garçon que l’on connaissait pour sa bonne humeur et son sourire semblait avoir disparu le temps d’une nuit. A ce moment là, il arborait un air sombre et mélancolique; sa tenue n’arrangeant pas vraiment les choses. Noir. Voilà ce qu’il portait. Uniquement du noir. Que ce soit de son T-shirt sans manche à sa chemise cintrée ou bien son jean. On dit que l’habit ne fait pas le moine. Ce soir il y avait une exception, Yusuke portait sa propre tristesse sur sa peau… la nuit était tombée depuis quelque temps déjà sur la ville de Tokyo, laissant apparaître l’astre lunaire qui n’attendait qu‘une chose: pouvoir se montrer. L’air était frais, mais pas plus dérangeant que cela. Au contraire, c’était agréable de sentir une brise caresser son visage. C’était léger, c’était doux. Une douceur éphémère pour une douleur profonde. Yusuke ne prêtait même pas attention à ce qui l’entourait. Les boutiques encore ouvertes, les passants… Rien ne parvenait jusqu’à lui. Rien ne pouvait troubler ses pensées.

Sa soirée avait pourtant très bien commencer. Grâce au petit boulot qu’il s’était trouvé et qui ne lui prenait pas trop de temps il avait put aller au cinéma avec ses amis. Chose qu’il n’avait pas eut l’occasion de faire depuis bien longtemps. Depuis la mort de son père en fait, qui avait eu lieue il y a quelques années de cela. Yusuke n’était pas pauvre bien sûr, mais ne pouvait pas se permettre d’écart. C’est pourquoi ce travail était une véritable aubaine. Jusqu’à ce que sa soeur vienne de perdre le sien. Ses amis et lui avaient tout prévu pourtant. D’abord cinéma, ensuite karaoké puis retour au lycée. La première partie avait été parfaite. Qui ne s’amuse pas lorsqu’il est entouré de gens qu’il aime devant une comédie? En revanche la seconde l’avait été beaucoup beaucoup moins.
Son portable s’était mit à vibrer, et c’est tout naturellement que Yusuke décrocha. Au bout de l’appareil se trouvait sa mère, l’air paniqué. Suppression de personnel là où travaillait sa sœur. Du coup, finit le karaoké. Un soupir las s’échappa de ses lèvres alors qu’il parcourait une rue pentue, l’obligeant à accélérer son pas. Ses amis lui avaient biens sur proposé de payer sa place mais Yusuke avait refuser. Par fierté avant tout. Oui, bien qu’il soit adorable il restait tout de même un homme, têtu qui plus est. Et puis il ne voulait pas les déranger avec son humeur quasi massacrante.

Donc voilà où nous en sommes. Sur son chemin, l’adolescent bouscula quelques personnes. Et tandis qu’elles s’acharnaient contre lui, tout ce qu’il faisait était d’avancer encore, vers il ne sait où, les ignorant totalement. Ils n’avaient aucun problème, ils n’avaient aucun soucis eux; alors qu’ils lui fichent la paix.
Ce n’est qu’au bout de quelques minutes que son attention fut enfin attirée. Derrière lui, les passants se mettaient à crier un à un. Un peu comme s’ils répétaient un pièce de théâtre. Ce n’est que lorsqu’il voulu se retourner qu’il comprit ce qui leur arrivait.

« _ Dégage ! »

Et le voilà propulsé sur le côté par un homme portant une cagoule et tenant fermement dans sa main un sac féminin, qui bien entendu continuait sa course. Un voleur, ben tient. Comme s’il fallait lui pourrir un peu plus la soirée. Bref, malgré sa tentative pour ne pas se retrouver aplatit sur le sol, l’adolescent se retrouva tout de même allongé sur une sorte d’escalier à trois marches, à l’intérieur de ce qui lui semblait être un bar, vu le bruit de verres et de rires qui provenaient de l’intérieur. Quel genre de bar irait mettre un escalier dans le corridor? Se demanda intérieurement Yusuke. On les pause dehors la plupart du temps. Un nouveau soupire s’échappa de ses fines lèvres alors qu’on vint lui adresser la parole.

« _ Vous allez bien?
_ Euh... oui oui. »

Et sans un mot de plus l’homme qui venait de lui adresser la parole sortit, pour poursuivre le voleur sans doute. Cet homme était vêtu d’un costume gris à fine rayures, dégageant une certaine classe et pas mal de charisme… Le barman peut être? Mais quel barman irait courir après un voleur au lieu de faire son service? C’était vraiment un bien étrange bar songea Yusuke.
Enfin, il se redressa, et s’assit sur l’une des marches. Il n’allait pas rester face contre terre quand même. Quand soudain une douleur aiguë naquit au sommet de son front. Il lui fallait une bosse en plus, forcément. Tomber la tête la première n’est jamais une très bonne idée, souvenez vous en. Tout en se massant instinctivement le haut de son front pour éviter une hypothétique bosse, Yusuke sentit quelque chose de chose de chaud et d’humide entre ses doigts. Lorsqu’il les retira il put apercevoir un liquide rouge sombre, légèrement poisseux, teinter ses phalanges de cette même couleur… Du sang. Il avait réussit à se couper avec un escalier. Il aurait voulu le faire il n’y serait sans doute pas parvenu.

« _ Quelle soirée de merde. »

Laissa échapper le jeune homme seul dans ce corridor ( cette entrée? Peu importe, il n’y resterait pas longtemps de toute façon ), à la recherche d’un mouchoir pour estomper le sang qu’il sentait à présent couler presque au niveau de ses sourcils. Sauf que des mouchoirs, il en avait pas. Et autour de lui non plus. Il dut donc se résigner à retirer sa chemise, laissant apparaître ses bras fins aux yeux de celui qui passerait à ses côtés. Finalement il avait bien fait de prendre sa chemise. S’il n’avait eut que son T-shirt il aurait été dans un sacré pétrin.
Bref, une fois le tissu rouler en boule, il se l’appliqua sur le front. Assis sur la même marche; de toute façon pourquoi en aurait il changé? Le regard pausé sur la rue située à quelques pas de lui Yusuke se pausa une simple question.

« _ Est-ce que c’est possible de passer une soirée encore plus horrible que ça? »

Une journée bien ordinaire. Shuuji avait commencé cette journée, de la même façon que d’habitude. L’alarme sonna vers six heures du matin, lui laissant le temps de prendre une bonne douche brûlante et prendre un petit déjeuner avant de partir en direction de l’école. Une journée typique quoi! Contrairement à l’habitude, le jeune nippon était de bonne humeur, ce qui le distingué de son petit sourire au coin, que plusieurs croyaient sadique, mais peu importe. Pourquoi? Parce que d’après son manager, de son travail de nuit, un homme bien important, avait demandé de le voir cette nuit là. Qui dit important, dit aussi beaucoup de liquidité dans ses poches. Non il n’est pas obsédé par l’argent, c’est juste que… disons que c’est un peu difficile à expliquer. Il existe deux sortes d’humains. Ceux qui ne vient que pour l’argent, et ceux qui vient pour l’amour. Quant à Shuuji, il n’en croit pas en l’amour, ce qui ne lui laisse que le deuxième choix. Contradictoire? C’est ce qu’il ressent parfaitement. Il n’est pas en amour, mais il ne peut s’en passer. Ignorant les regards, posés sur lui, Shuuji marcha la tête bien haute, les sourcils froncés.

Pour quelle raison, ces personnes sont-ils dans l’obligation de regarder les autres avec cet air? Ne peuvent-ils pas se mêler de leurs affaires et cesser leur immaturité? Non, c’était trop demandé. L’homme est né avec un caractère et tout dépend de la famille par la suite. Comment ils l’élèvent et comment il va interagir par la suite. C’est ce qui fait par la suite, leur vrai persona. Bof, il n’entrera pas dans cette discussion parce qu’elle ne finit jamais. Lançant un regard noir, à la personne qui a osé rire en le voyant, il continua son chemin, vers son casier, pour déposer son sac et prendre les livres qu’il en a besoin pour le cours de Philosophie. Voilà un cours utile. Un cours dans lequel personne ne peut avoir le même avis que l’autre. De plus, une leçon n’est jamais réussit si le professeur n’est pas apte d’enseigner. Il fallait beaucoup de talent pour pouvoir expliquer à un groupe d’adolescents hormonaux, qui ne pensaient qu’à leurs vies sexuelles, le trois-quarts du temps. Entrant silencieusement dans la classe, Shuuji alla s’asseoir à sa place et ouvrit son livre, en attendant que le prof pénètre dans la salle et commence le cours, comme toujours.

Il y’en aura toujours des gens qui se demanderont pourquoi Aoki n’est pas doué dans la matière de sociabilité. Eh ben, il l’est mais seulement le soir. Durant le jour, il se sent suffoqué, une sensation terrible qui ne lui donne jamais l’envie de discuter ni de rire. Voir des imbéciles courir après des filles ou encore les tripoter, n’a jamais été une chose qui l’intéressait. Le japonais ne cessait de répéter que c’était impoli d’ignorer la volonté de l’autre, alors pourquoi les joindra-il, quand il possède encore son cerveau en entier? Interagir avec les autres… une tâche difficile mais Shuuji en a la capacité. Peut-être pas avec les petits morveux mais avec les adultes oui. C’est pour cela qu’il est complètement capable le soir, en compagnie de ses clients, qui paient un prix fou pour qu’il puisse parler avec eux et les tenir compagnie. Puis, étrangement, il trouve toujours un sujet assez intéressant avec eux, ce qui est complètement infaisable le matin. Peut-être souffre-il d’une maladie qui le force à agir différemment le jour du soir? Qui sait…

Après le cours, le brun sortit de la classe, toujours en employant un regard assez froid. Il ne lui restait que quelques cours avant qu’il ne puisse rentrer chez lui, se laver, s’habiller et partir rencontrer ce nouvel client si impressionnant. D’après ce qu’il a entendu, Shuuji aura de la difficulté à entrer chez lui, ce soir là. Il sera beaucoup trop bourré pour même marcher. C’était si excitant! Ignorant les idiots sur son chemin, il se grouilla, durant l’heure du midi, pour monter sur le toit de l’école. C’était le seul endroit dans lequel, personne ne pouvait le déranger. Il n’y avait personne qui montait ici, juste lui, ce qui lui donna l’occasion de dormir ou encore de laisser aller son imagination. Un endroit parfait pour se réfugier du monde entier. Loin de ce que les gens pensent de lui. Shuuji n’a jamais subit de moqueries des autres, juste des regards accusateurs, sûrement parce qu’ils le craignaient? Peut-être bien… Un jour, un nouveau avait entendu que le brun travaillait comme hôte, il croyait que ce travail signifiait faire jouir les autres, coucher avec eux. Ce jour là, Aoki lui jeta un regard meurtrier avant de le laisser et partir.

C’était insultant. Shuuji aimait peut-être l’argent, mais pas au point de vendre son corps pour! Contrairement à ce qu’ils pensent, son travail consiste de parler et de boire. Assis près d’une table, le japonais doit juste porter un sourire et parler, tout en versant de l’alcool au client. Voilà ce qu’il faisait la nuit. Ils avaient peut-être tous un préjugé, à cause de ce qu’ils voient à la télévision… mais ce n’était pas une excuse. Il fallait comprendre avant de juger, c’est un travail comme tous les autres… Puis… même s’il couchait pour l’argent, c’était de ses affaires, pas les siennes… Bande d’idiots incultes!

Finissant vite sa journée, il se dépêcha de quitter pour rentrer chez lui. Il vivait dans un appartement assez luxueux tout seul. Il avait tout. Un bel appartement, un beau meuble, et un beau quartier. Quoi demander de plus? Se déshabillant dans la salle de bain, il jeta tout son linge dans le bac, pour les laver plus tard, avant d’entrer dans la douche. Laissant l’eau chaude lui toucher le corps, le jeune homme ferma les yeux et balança, légèrement la tête en arrière avant de lâcher un soupire de plaisir. Il adorait le contact de l’eau, si bouillante, sur son corps si froid. Une quinzaine de minutes plus tard, Aoki sortit de la douche, une serviette autour de sa taille et entra dans sa chambre pour mettre ses habits de nuits. Suivant toujours le code du travail, il enfila un smoking et se coiffa les cheveux avant de sortir. Pour plaire à ce nouveau client, il devait bien paraître, pour que celui-ci puisse revenir encore et encore. C’était comme les travaillants procédaient tous. Un jeu en quelques sortes. Celui qui attire le plus de clients devient le numéro un. Arrivant au top, le travailleur gagnait un somme de 200 000 000¥ par mois. Ce qui est énorme pour un jeune de son âge, mais faisable.

Arrivant enfin à son lieu de travail, il laissa un petit sourire sur ses lèvres quand il vit son client de la soirée. L’homme avait l’air à la fin de sa quarantaine. Le japonais ne dirait pas vieux pervers, parce qu’ils n’allaient que boire… mai quand même… L’accompagnant jusqu’à sa table, Shuuji lui sourit et commença son shift en parlant de n’importe quoi. C’était vrai ce qu’il avait entendu à propos de cet homme, il buvait beaucoup. Il avait une forte tolérance pour l’alcool et Shuuji était obligé de suivre son rythme. Trois heures plus, à se saouler, le client finit par se relever. Le suivant comme un bon hôte, Shuuji le raccompagna jusqu’à la porte, tout en s’accotant sur le mur pour ne pas perdre l’équilibre. Quelle soirée! C’était impossible de rentrer chez lui… une chance qu’il avait une chambre dans ce bar!

Remarquant un jeune homme dans le couloir, Aoki s’approcha, tout en essayant de garder les yeux ouverts, vers le jeune homme.

– Faut pas… heuu… tr… hmm.. Traîner… hihihi…

Shuuji bafouilla légèrement avant de se jeter dans les bras du jeune homme. Il sentit son odeur et rigola avant de lui mordiller le cou.

– Tu sens bon… comme… heu… quelque chose… hihihi

Tandis que les minutes défilaient, Yusuke ne lâchait pas la rue des yeux, sa chemise toujours appliquée sur son front. L’adolescent eu la chance de remarquer qu’effectivement il existait un Tokyo de jour, et un Tokyo de nuit. La capitale nippone vivait vint quatre heures sur vingt quatre, sept jours sur sept. Et il trouvait ça beau. Bien qu’il se soit retrouver assis, sur une sorte d’escalier devant un bar étrange, l’adolescent pouvait apercevoir toutes sortes de néons multicolores, ainsi que toute sorte de gens. De jeunes couples pour la plus part, hétéros ou homos. Certains se regardaient l’air amoureux, d’autres éprouvaient plus de désir qu’autre chose, c’était flagrant. Finalement, le jeune homme se sentait mieux. Enfin, un peu mieux. La beauté avait toujours eut cet effet chez Yusuke. Comme la musique en fait. Dès qu’il apercevait quelque chose qui lui plaisait il se sentait mieux. Mais, c’était rare.

A ce moment là, l’homme qui était partit à la poursuite du voleur revint, l’air essoufflé, les cheveux légèrement en bataille, mais son costume était resté impeccable. Quand il lui avait adressé la parole, Yusuke n’avait pas eut le temps de l’observer. A présent, c’était chose faite. Des cheveux bruns assez cours teints en roux, des yeux qui, s’il n’était pas épuisé par sa course, auraient reflétés une étincelle de malice. Il aurait sourit, d’un air charmeur. D’ailleurs il devait plaire aux femmes, cela ne faisait aucun doute. Et aux hommes aussi peut être? En tout cas il plaisait à Yusuke. Car ce jeune homme dégageait quelque chose de naturel et d’agréable. En fait, il ressemblait à Yuya…
L’adolescent secoua la tête. Ce n’était vraiment pas le moment de tomber amoureux d’un barman. Franchement. Il avait le don de tomber dans des situations plus qu’étrange. Et encore une fois, chose habituelle à présent il soupira. Mais cette fois si, il s’exaspérait lui-même. Craquer pour un barman… il fallait le faire.

« _ Vous êtes toujours là? Vous ne devriez pas trop traîner ici vous savez. »

Yusuke releva la tête. Et que vit il? Bingo. Le fameux barman, qui s’adressait à lui tout en arrangeant sa coiffure. Sur le coup, Yusuke devait avoir l’air idiot. Il le regardait les lèvres entrouvertes, sa main plaquée sur son front, séparée tout de même par le morceau de tissus noir. Heureusement, il se reprit très vite et ferma sa bouche.
Ne pas traîner ici? Pourquoi donc? Cela ne ressemblait pas à un bar mal famé, bien au contraire! Le personnel va même jusqu’à porter des costumes… L’adolescent fronça ses sourcils, réveillant la douleur aiguë située au sommet de son crâne. Elle qui s’était pourtant dissipée.

« _ Pourquoi cela?
_ Et bien, c’est un bar d’hôtes ici. »

Un sourire aussi beau que lui apparut sur ses lèvres, puis il entra et disparu.
Un host club? Instinctivement Yusuke releva la tête. Sous l’enseigne lumineuse, une petite phrase était notée à la peinture. Une phrase qui disait clairement qu’il s’agissait de ce genre d’endroit… Au moins Yusuke avait trouvé la réponse à sa question précédente. Oui sa soirée pouvait être pire. Il pouvait se retrouver dans un host club et non dans un bar comme il le croyait. « Saleté de vie » songea l’adolescent. Alors ce n’était pas un barman hein? Tandis que cette question traversait son esprit, l’adolescent aperçut deux hommes se diriger vers lui. Un adulte qui avait environ la quarantaine; enfin si Yusuke ne se trompait pas; et un jeune homme qui ne devait pas être beaucoup plus vieux que lui. Deviner qui était qui n’était pas une chose difficile. Quoi que, c’était le jeune homme qui semblait soul et non l’inverse. Les ôtes ne sont-ils pas sensés faire attention à ne pas abuser de l’alcool? Pour toute réponse, Yusuke haussa les épaules. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire? Rien, cela ne le regardait pas. Ne faisant pas attention à l’espèce de « truc » qui traînait sur les marches, les deux hommes se dirent au revoir, puis le plus vieux passa devant Yusuke avant de sortir.
A nouveau ses sourcils se froncèrent, et à nouveau la douleur revint. Mais bon, ce n’était pas aussi douloureux que tout à l’heure. Heureusement. Il n’avait pas honte de venir dans ce genre d’endroits à son âge? Surtout qu’il devait y avoir plus de clientes que de clients… Encore un vieux pervers. Un de plus, ce n’est pas ça qui changera le monde.

Contrairement à ce dit pervers qui même en sortant n’adressa pas même un regard au jeune musicien, l’hôte prit conscience de la présence de l’adolescent. Il réduisit considérablement les quelques mètres qui les séparaient, en se jetant dans ses bras, tout simplement. Il sentait l’alcool de luxe ainsi que le parfum. Mélange peu étrange, qui se mariait très bien. Enfin, il n’avait pas trop le temps de penser à ça, car il venait de lui adresser la parole. Décidément, les host club ne devaient pas être des endroits très fréquentables. En l’espace de dix minutes il avait déjà reçu deux avertissements. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils étaient serviables ces hôtes.

« _ Oui je sais, merci. Je vais sûrement rentrer. »

A peine avait il terminé sa phrase que son interlocuteur commença à lui mordiller le cou. Par surprise, Yusuke avait sursauté. Il faut dire qu’il s’attendait plus à le voir vomir sur ses chaussures que faire ce genre de choses. Un petit air gêné s’afficha sur son visage très rapidement suivit d’un sourire. Il sentait bon comme quelque chose. C’était déjà ça. Si en plus on lui avait dit qu’il sentait mauvais il se sûrement jeter du haut d’un pont le pauvre. Mais ce qui le préoccupait pour le moment était l’état du jeune homme, qui de toute évidence n’était plus apte à servir d’hôte pour la soirée.

« _ Hum… je prend ça comme un compliment. Par contre toi, t’as trop bu. Va falloir te trouver un endroit où dormir.»

Sur ce, il écarta sa chemise de son visage, puis passa le bras du jeune hôte sur ses épaule avant de lui prendre la main. De son bras libre il l’aida à se relever puis ils entrèrent à l’intérieur. Au bout de quelques pas seulement, il le vit, au comptoir, devant la salle. Il marcha machinalement vers lui avant de lui adresser à nouveau la parole.

« _ Excusez moi. Est-ce qu’il y aurait un endroit par ici où il pourrait se reposer? Il a trop bu… Oh et des sparadraps aussi.»

Il ponctua sa dernière phrase d’un petit secouement de tête, afin de lui montrer la coupure assez profonde cachée par ses cheveux. Le « barman » fit encore un sourire à tomber, puis pointa du doigts des escaliers situés un peu plus loin, à l’écart de la salle de réception.

« _ Il y a une chambre là haut, première porte à droite. Dans la salle de bain vous aurez que quoi vous soignez. Je me serai bien occupé de Shuuji mais je dois rester là pour accueillir les clients. Vous pouvez le faire pour moi? »

Yusuke répondit en acquiescant, puis suivit le chemin indiqué, Shuuji (puisque apparemment c’était son nom) toujours à moitié affalé sur son dos. Alors que dans l’entrée les escaliers se composaient de trois marches, ceux là étaient bien plus longs… Ils en avaient pour plusieurs minutes avant d’arriver à destination. Pas des heures bien sur, mais le rythme de marche ralentissait un peu les choses… Enfin, ils pénétrèrent dans la pièce qu’attendait impatiemment Yusuke. Rapidement il allongea le jeune homme sur le lit, puis il se dirigea à grandes enjambées vers la petite salle de bain, sentant à nouveau son sang glisser le long de son visage.
Un grand jet d’eau jaillit du robinet et l’adolescent s’aspergea de cet or bleu comme on l’appelle afin de se nettoyer le visage. Ensuite il s’appliqua de désinfectant qu’il trouva dans le tiroir d’une petite commode et enfin déposa un morceau de sparadrap sur sa coupure. Ca allait beaucoup mieux. Mais la fatigue se faisait ressentir également. Tous ses muscles le tiraillaient. S’il avait été au lycée il se serait immédiatement endormi après s’être jeté sur son lit. Sauf qu’avant de pouvoir faire ça il devait y retourner à ce fameux lycée. Un énième soupir et Yusuke releva la tête, s’observant dans le miroir. Il ne ressemblait pas vraiment à ce qu’il avait l’habitude de voir chaque matin dans son reflet..
Ah! Sa chemise, il devait la nettoyée aussi. Sauf qu’elle était restée sur le lit, à côté du jeune homme qui devait déjà dormir. Bon, il lui suffisait de faire attention à ne pas faire de bruit. Il ne le réveillerait pas. Un petit demi tour et il se retrouva dans la porte qui séparait la salle de bain et la chambre. Yusuke était passé en mode discrétion... Enfin il n'allait pas tarder à voir que c'était inutile.